La revanche américaine
Par Daniel Rufiange
Lancé en 2008, l'Enclave a connu des débuts intéressants. Malheureusement, la flambée des prix du pétrole ralentira l'ardeur des amateurs. N'en demeure pas moins que, cette fois-ci, GM a accouché d'un produit intéressant. Surtout que ce produit provient d'une division du géant américain qui pourrait être la prochaine à rendre l'âme, après Olds-mobile. L'avenir est-il rassuré pour autant ?
Carrosserie
Malgré ses 2261 kilos, l'Enclave présente des lignes fluides et harmonieuses. Son museau se démarque nettement et donne le ton, malgré une proéminence un peu abusive de la calandre et des phares. À l'arrière, l'harmonie des lignes est tout aussi remarquable; postérieur bombé, lunette arrondie et feux imposants qui partagent leur espace entre le hayon et les ailes. On constate que les stylistes de GM ont osé et, enfin, accouché de superbes lignes. Quant au profil de l'utilitaire, sa ligne rejoint les extrémités avec style, à la manière d'un pont qui relie deux rives tellement le véhicule est corpulent; l'Enclave fait plus de 5 mètres. Puis, il y a ces roues massives qui viennent donner du panache au véhicule; 18 pouces sur la version CX et 19 sur la CLX. Ces deux versions sont offertes avec la traction ou la transmission intégrale.
Habitacle
On subit un choc à l'intérieur. La qualité a été rehaussée à tous les niveaux. Les plastiques, qui drapent le tableau de bord, sont de bon goût, et les cuirs utilisés ne font plus bon marché. Même chose pour les appliques de bois; terminée l'époque du préfini ! Qui plus est, la présentation est jolie et très ergonomique. Toutes les options imaginables peuvent se trouver une niche à l'intérieur de l'Enclave. Système de divertissement DVD, chaîne audio Bose, caméra et sonar de recul, radio satellite XM, kyrielle de commandes au volant et toit panoramique pour les passagers arrière qui, soit dit en passant, bénéficient d'un espace généreux et de toutes les commodités. Il à noter que GM propose un accès facile à la troisième banquette (que la concurrence prenne des notes) grâce à un dégagement entre les deux fauteuils arrière, une vraie allée d'autobus (version à sept places). Si l'on choisit la configuration à huit places, l'accès à la troisième banquette est tout aussi facile grâce à la fonction smartslide, qui permet de glisser vers l'avant les sièges de deuxième rangée pour libérer un espace menant à l'arrière. Quand on s'y rend, on trouve une place confortable et assez de dégagement pour les jambes pour se permettre une longue randonnée. De plus, l'excellente insonorisation de l'habitacle nous permet de parler au chauffeur sans hausser le ton.
Mécanique
Une seule mécanique sous le capot, le V6 de 3,6 litres développant 288 chevaux, jumelé à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Si cette dernière nous offre des passages de rapports en douceur, elle se montre capricieuse aussitôt qu'on effleure l'accélérateur; elle cherche alors un rapport à nous proposer alors qu'on ne le souhaite pas vraiment. En matière de consommation, j'ai obtenu une moyenne de 12,9 litres aux 100 kilomètres; c'est à prendre ou à laisser, mais correct pour ce type de véhicule.
Comportement
Le comportement routier de l'Enclave brise une désagréable tradition de GM; celle de donner l'impression au conducteur d'être un capitaine de bateau plutôt qu'un pilote. Ce n'est pas parfait, soyons clair. La suspension pourrait bénéficier d'un léger raffermissement, mais en revanche, la douceur de roulement est exemplaire, l'insonorité, top niveau, et le roulis, limité. >conclusion Il n'y a que six pages de l'Annuel de l'automobile qui sont consacrées à Buick. En soi, c'est inquiétant (à moins de s'appeler Ferrari). Cependant, si les autres produits de la gamme empruntent la recette de l'Enclave, la marque est là pour rester; d'ailleurs, en Chine, les choses vont rondement. L'Enclave n'a rien à envier aux autres VUS de sa catégorie. Au détour, il offre sept vraies places et un luxe « abordable ». On ne peut que lui souhaiter une motorisation plus verte, et le tour sera joué.
Deuxième avis : Benoit Charette
Il y a bien des années que Buick se cherche une image. Devenue aux fils du temps une division majoritairement composée de clones qui n'avait pas le panache de Cadillac et un style plus conservateur que Oldsmobile, on avait l'impression de n'y voir que des véhicules destinés au troisième âge. Grâce à l'Enclave, l'an dernier, Buick a prouvé qu'elle peut encore être dans le coup. Depuis la défunte Riviera, aucun véhicule de la famille ne s'était autant démarqué. Malgré son format hors normes, l'Enclave est confortable, spacieux et luxueux, sans compter qu'il cible très bien les familles qui veulent l'espace et la convivialité d'une fourgonnette enveloppée dans le confort de roulement et les attributs d'une berline de luxe. En prime, Buick a fait des efforts concertés pour le démarquer visuellement des Saturn Outlook, GMC Acadia et Chevrolet Traverse.