Plus qu’un look
Philippe Laguë
Un roadster au sein de la gamme BMW, on n’avait pas vu ça depuis des décennies. Aussi, l’arrivée de la Z3, en 1996, constituait un événement. Mais le ballon s’est dégonflé rapidement: malgré de bons scores aux ventes, elle n’a jamais convaincu les purists et autres disciples de la marque munichoise en raison d’un comportement routier décevant. Sa remplaçante a cependant su retrouver l’estime des amateurs de sportives.
Carrosserie
Comme sa devancière, la Z4 mise avant tout sur le style. Ce qui, du reste, est la norme dans ce créneau: un roadster qui n’a pas de gueule, ce n’est pas un roadster. La Z4 s’inscrit dans la lignée des récentes creations du controversé designer Chris Bangle, qui compte autant d’admirateurs que de détracteurs. Mais on ne peut nier l’originalité et la force du style, car la Z4 ne passe pas inaperçue. Les lignes sont modernes, avec une touche rétro, les proportions s’inspirant des anciens roadsters (long capot avant, arrière tronqué). À mon avis, c’est très réussi.
Habitacle
Première amélioration notable par rapport à la Z3: l’espace à bord, moins restreint. De plus, les sieges peuvent se reculer davantage et le volant est désormais réglable. Si le confort des baquets ne peut être pris en défaut, on peut toutefois leur reprocher un support latéral déficient. On constate aussi un net progrès en matière de finition. L’austérité de la présentation intérieure contraste toutefois avec le style éclaté de la carrosserie. L’instrumentation se limite à l’essentiel, soit un indicateur de vitesse et un tachymètre. On ne dénote aucune lacune ergonomique et les commandes sont beaucoup plus simples à utiliser que dans les berlines des Séries 5 et 7. Tant mieux!
Mécanique
Que dire sur les six cylinders de BMW qui n’a pas déjà été dit ? Tant le 2,5 litres que le 3,0 litres se classent parmi les meilleures motorisations au monde. Leur souplesse est légendaire, leur onctuosité aussi, mais ils ont également du caractère. Le genre de combinaison qui ne court pas les rues. Avec ses 225 chevaux, le 3,0 litres n’a rien à envier aux engins des rivals de la Z4. Sa sonorité grave annonce la couleur: on a l’impression que les sensations seront au rendez-vous. Confirmé: elles le sont ! Les performances sont athlétiques et la disponibilité à tous les régimes constitue l’une des grandes qualités de ce moteur. Une petite pression sur l’accélérateur et il répond tout de suite. Superbement étagée et dotée d’un levier au guidage précis, la boîte manuelle tire le maximum de ces merveilles mécaniques.
Comportement
La Z4 emprunte ses trains roulants à la Série 3, ce qui est une excellente nouvelle. On retrouve cet équilibre incomparable entre le confort et la tenue de route qui a forgé la réputation des «Béhèmes». De longues randonnées m’ont permis d’apprécier la douceur de roulement de la Z4, mais rassurez-vous, le comportement routier n’a pas été sacrifié. Il suffit d’appuyer sur un commutateur placé sur la console centrale pour avoir recours au mode Sport, qui raffermit tout ce qui doit l’être: direction, suspension; on obtient aussi une réponse plus rapide de l’accélérateur. La Z4 possède plus d’aplomb que la Z3, dont le train arrière manquait de rigueur. Elle est aussi plus rigide et la stabilité y gagne beaucoup, en virage comme à haute vitesse. Quant aux dispositifs d’assistance à la conduite, ils s’avèrent d’une redoutable efficacité, tout en atténuant peu ou pas l’agrément de conduite. Qui plus est, cette panoplie électronique ne semble pas capricieuse, si l’on se fie au taux de satisfaction élevé des propriétaires de Z4.
Conclusion
La Z4 ne fait aucunement regretter la Z3. Cette fois, les qualités routières des BMW sont au rendez-vous, ainsi que l’agrément de conduite qui en découle. Mieux armée que sa devancière pour livrer une chaude lutte à ses consoeurs – mais néanmoins rivales – germaniques, elle mérite pleinement les éloges reçus depuis sa sortie.
Forces
•Style éclaté •Habitabilité supérieure à celle de la Z3 •Moteurs exceptionnels •Confort appréciable •Comportement sportif
Faiblesses
•Sièges offrant peu de support latéral •Présentation intérieure austère •Jouet dispendieux •Service après-vente déficient chez certains concessionaires
Nouveautés 2005
• Information non fournie par le constructeur
2e opinion Amyot Bachand
• Solide sur la route, même en hiver, la Z4 s’affirme comme une sportive capable d’affronter les Porsche Boxster, les Mercedes-Benz SLK, les Nissan 350Z et les Honda S2000 de ce monde. Il faut aimer ses lignes peu orthodoxes ou encore les oublier. Malgré son modernisme et sa technologie, elle garde l’âme du pur roadster. L’habitacle soigné et confortable ajoute au plaisir. Mais la raison d’être de la voiture demeure de rouler, ce qu’elle fait avec brio et sûreté, en offrant des performances remarquées. Ses nombreuses aides à la conduite n’interviennent qu’au bon moment, ne gâchant en rien le plaisir de conduire. En choisissant sa motorisation, vous déterminez l’orientation que vous voulez lui donner : rapide ou raisonnable.