Personnalités multiples
Philippe Laguë
Peu de changements en 2003 pour les berlines et les familiales A6, qui ont fait l'objet d'une révision l'année dernière. C'est d'une évolution dont il est question ici, et non d'une vraie refonte. La seule véritable nouveauté était l'arrivée de la sportive S6, à laquelle nous avons évidemment eu droit après tout le monde. Ce constructeur a beau s'être métamorphosé depuis une dizaine d'années, il y a des choses qui ne changent pas…
Carrosserie
Deux configurations, quatre motorisations et autant de versions : ainsi se résume la gamme A6, l'une des plus complètes qui soient. Et n'oublions pas la familiale Allroad (voir autre texte), élaborée à partir d'une A6 Avant. Quant à la S6, sa carrière chez nous aura été de courte durée puisqu'on nous promet sa remplaçante, la RS6, en cours d'année. Mais avec Audi, il faut être prudent : ils tiennent parole, mais ont beaucoup de difficulté avec leurs calendriers de production. On peut donc s'attendre à ce que la S6 complète l'année 2003.
Mécanique
Trois des quatre versions sont identifiées par la cylindrée de leur moteur. Le modèle d'entrée (A6 3.0) reçoit un V6 de 3 litres, dont la puissance maximale atteint 220 chevaux. Ce moteur s'adapte aussi bien à la boîte de vitesses automatique traditionnelle qu'à la nouvelle boîte à variation continue, apparue l'an dernier. Celle-ci n'est cependant offerte que sur les A6 3.0 à traction. Souple et silencieux, ce moteur offre par ailleurs des performances satisfaisantes et représente un très bon choix. On grimpe d'un cran avec la 2.7T, et c'est la foudre qui nous tombe dessus. Ce ne sont pas tant les 30 chevaux supplémentaires qui métamorphosent cette berline que les deux turbos du V6 de 2,7 litres. Dès qu'on " ouvre les gaz ", c'est la force brute qui s'exprime. Quelles accélérations! Une boîte de vitesses manuelle à six rapports se charge de tirer la quintessence de ce fabuleux moteur, qui brille également par son élasticité. Pour les amateurs de sensations fortes, c'est LA version à choisir. Avec son gros V8 de 300 chevaux qui ronronne sous le capot, la 4.2 incarne la force tranquille. Moins prompte que la 2.7T, la plus cossue des A6, elle ne s'adresse pas au même public. C'est une berline de luxe, et non une berline sport. À bas régime, le V8 manque de punch, mal servi qu'il est par une boîte de vitesses automatique paresseuse. Si on l'utilise en mode Tiptronic, c'est un peu mieux. En revanche, plus on écrase l'accélérateur, plus il semble à son aise. Ne réveillez pas l'ours qui dort! Chez Audi, la lettre S représente l'équivalent de la lettre M chez BMW. Ou des lettres AMG chez Mercedes. Ainsi, la S6 est une A6 transformée par les sorciers de la division Audi Sport. C'est à nouveau le V8 de 4,2 litres qui loge sous le capot, mais sa puissance grimpe à 340 chevaux. Ce qui en fait la familiale la plus rapide du monde. Vous avez bien lu : on ne peut se la procurer que dans cette configuration. Allez y comprendre quelque chose… On nous promet cependant que sa remplaçante, la RS6, se déclinera également en berline. Ça reste à voir.
Comportement
Le comportement des versions varie selon leur personnalité. Les deux sportives de la gamme A6, la 2.7T et la S6, adoptent des réglages de suspension plus fermes, tandis que la 4.2 se situe à l'autre extrême. Celle-ci souffre d'ailleurs d'un manque de fermeté en général : suspension flasque, direction trop assistée… On dirait une Lexus! Encore une fois, c'est la version de base qui offre le meilleur compromis. Grâce au précieux concours de la transmission intégrale Quattro, sa tenue de route est rassurante, tandis que le calibrage de ses amortisseurs lui confère une douceur de roulement digne d'une berline de luxe de ce prix. Un bon mot pour le freinage, dont la puissance semble directement proportionnelle à celle des moteurs offerts.
Habitacle
La finition et la qualité d'assemblage, ainsi que leur présentation intérieure, sont autant de facteurs qui ont contribué à rétablir la réputation des Audi en Amérique. Aussi agréable à l'œil que fonctionnel, le tableau de bord d'une A6 est un modèle du genre, avec ses gros cadrans placés bien en vue et son instrumentation garnie. Par ailleurs, le lecteur DC fait partie de l'équipement de série, ce qui mérite d'être souligné dans une voiture allemande. Les sièges procurent un confort irréprochable, tandis que les places arrière peuvent accueillir deux adultes en tout confort, peu importe leur gabarit. Les A6 sont d'ailleurs parmi les plus spacieuses de leur catégorie.
Conclusion
Peu importe le type d'acheteur, il est assuré de trouver chaussure à son pied avec une A6. La transmission intégrale Quattro contribue à la rendre encore plus polyvalente puisqu'elle permet de se moquer de l'hiver. Confortables, spacieuses, construites avec soin et très raffinées sur le plan mécanique, les A6 sont arrivées à maturité, au point de devenir des références.
Forces
Nombreuses versions
Complémentarité des moteurs
Finition soignée
Habitacle spacieux
Version 2.7T électrisante
Faiblesses
Pas de boîte de vitesses manuelle (A6 3.0)
Choix de configuration discutable (S6)
Manque de fermeté (A6 4.2)
Options plus nombreuses
Valeur de revente moyenne