La rigueur allemande et le charme italien
Par Benoit Charrette
C'est en 1970 qu'est apparue, en Europe, le premier coupé à quatre places Audi, à savoir la 100 Coupé. Chez nous, il a fallu attendre les années 80 pour voir apparaître le Coupé GT, en version quattro, qui dominait, à l'époque, le championnat du monde de rallye avec Michèle Mouton et Walter Rohl. Enfin, l'Audi 80 a également été déclinée en coupé. L'A5 est la version 21e siècle du coupé de luxe.
Carrosserie
L'A5 et la S5 sont belles à regarder sous tous les angles. Ce coupé qui, vous l'aurez deviné, se situe à la croisée des chemins entre l'A4 et l'A6, affiche des courbes à faire tourner les têtes. Le responsable du dessin, l'Italien Walter da Silva, a réussi à insuffler un caractère sportif évoquant la puissance, la performance et l'élégance, sans aucun excès. Haute de seulement 1,37 mètre, l'A5 offre ce petit côté menaçant qui impose le respect. Il faut aussi noter les phares très étirés qui se singularisent par leurs bandeaux lumineux à huit diodes de l'éclairage diurne. Le soir, vous avez l'impression d'être suivi par une bête à l'affût. À l'arrière également, le dessin des feux souligne la largeur de la voiture et semble venir mordre sur le couvercle du coffre. En termes visuels, j'ai quand même un petit faible pour la S5 qui offre des lignes plus magnétiques.
Habitacle
Le poste de pilotage se caractérise par son ergonomie sans reproche. Toutes les commandes vitales se regroupent autour du système à interface MMi. Les matériaux choisis et la qualité de l'assemblage offrent une atmosphère cossue. Les touches d'aluminium brossé dans les portières de la S5 sont du meilleur effet. Grâce aux multiples réglages des sièges avant, l'accès aux places arrière se fait sans trop de difficulté; si on peut ne lui reprocher qu'un manque d'espace pour la tête, on peut véritablement y installer quatre adultes. Le dossier de la banquette se rabat en deux parties asymétriques qui se verrouillent de l'intérieur et se déverrouillent à distance grâce à un levier placé dans le coffre. Pour ajouter à l'expérience de conduite, Audi propose en option une liste exhaustive d'équipements. L'éclairage adaptatif combine les feux au xénon Plus et l'éclairage directionnel en virage, le climatiseur confort à trois zones de température pour le confort des occupants installés à l'arrière, le toit ouvrant panoramique créant une sensation d'espace accru, une chaîne audio Bang & Olufsen et la téléphonie Bluetooth. Enfin, pour personnaliser l'habitacle de l'A5, Audi lui octroie un choix de deux garnitures textiles, une combinaison de cuir et d'alcantara à cinq placages et de nombreux coloris intérieurs.
Mécanique
La version de base offre un V6 de 3,2 litres à injection directe développant 265 chevaux. Pour ceux qui s'orientent un peu plus vers la performance, la S5 offre, pour sa part, un V8 de 4,2 litres de 354 chevaux. La transmission intégrale répartit le couple entre l'avant et l'arrière selon un ratio de 40/60 et modifie cette répartition instantanément en fonction de la situation et de l'adhérence. Pour les deux modèles, vous avez le choix d'une boîte de vitesses manuelle ou d'une automatique à 6 rapports.
Comportement
Par le passé, les Audi ont toujours eu la réputation d'avoir un comportement très solide, mais le plaisir de conduire arrivait au second rang. Il semble que les plus récentes générations ont su allier cette tenue de route légendaire et mettre sur le même pallier l'agrément de conduite. L'A5 semble rouler sur des rails tellement elle tient la route. La S5 (ma préférée) offre une sonorité moteur proprement envoûtante, et chaque remise des gaz vous donne la chair de poule. La direction à crémaillère, placée en avant de l'essieu avant et à proximité du centre de rotation de la roue, assure une précision chirurgicale sur la route. On ne sent jamais la voiture lourde ou dépassée par les évènements.
Conclusion
La S5 figure parmi les trois voitures que j'ai le plus aimées dans la dernière année. Une véritable GT qui offre performances, confort et tenue de route. J'ai eu le coup de foudre.
Deuxième avis : Carl Nadeau
Les A5 et S5 sont absolument superbes; leur stylicien, Walter DeSilva, a su marier l’héritage Audi à des lignes modernes, sensuelles et trapues. L’habitacle respire le luxe et le confort; heureusement, car ce coupé est passablement cher. Les sièges maintiennent fermement le conducteur en place, et l’excellent volant, doté de tous les réglages et commandes souhaités, permet d’apprécier encore plus l’expérience. Les motorisations sont à la hauteur, même si l’idée d’ajouter un RS5 ne semble pas être une priorité, ce serait une sacrée voiture ! Je déplore pourtant particulièrement deux choses du côté d’Audi : la consommation de carburant est beaucoup trop élevée par rapport à la performance, et la fiabilité est perfectible. J’espère que ce n’est pas un retour en arrière vers le festival des problèmes électriques !