De la sobriété à l’exaltation
Benoit Charrette
Des 170 chevaux enjoués du modèle de base à l’orgie de puissance de la S4, de la boîte manuelle à l’automatique en passant par la CVT et de la berline à la familiale en passant par le cabriolet, tout le monde trouvera chaussure à son pied avec l’A4, un véhicule au sommet de son art.
Carrosserie
Audi a été capable de marier sobriété et sensualité. Une forte personnalité se dégage de la silhouette de l’A4 par la justesse de ses proportions et le dynamisme accentué de ses lignes. La ligne de profil du cabriolet est d’une pureté sans égale et l’ensemble général s’avère très harmonieux. Une merveille, quoi ! L’A4 est désirable avec ou sans toit et jouit au demeurant de quatre places, un cas d’exception dans ce segment de marché. Les familiales ont le sens de la proportion et conservent leur caractère racé même avec le hayon.
Habitacle
Au chapitre de l’aménagement intérieur, Audi demeure la référence dans l’industrie.De l’assemblage à la finition en passant par le choix des matériaux, tout est impeccable. J’ai particulièrement apprécié la finition de la version S4. Vous retrouvez de série la climatisation automatique, les jantes de 18 pouces, les projecteurs au xénon, la sellerie mixte cuir/Alcantara habillant les quatre sièges Recaro, ceux des places avant profitant d’un réglage électrique, et de très beaux placages carbone recouvrant la planche de bord. Louons une fois encore le véritable travail d’orfèvrerie réalisé pour la finition.
Mécanique
Ici, c’est l’embarras du choix: du simple 1,8T au 3,0 litres qui pointe à 220 chevaux et au V8 4,2 litres de 340 chevaux. Si le moteur quatre cylindres accomplit un boulot honnête, pour quelques milliers de dollars de plus, le V6 de 3,0 litres offre davantage de couple à bas régime en plus de se montrer vigoureux et mélodieux à haut régime. Ajoutez quatre roues motrices et ce véhicule devient un virtuose des chemins en lacets. Je suis convaincu que vous pouvez imaginer ce qu’implanter un V8 sous le capot de la «petite» A4 donne comme résultat. Avec une boîte manuelle à six rapports et la transmission quattro, vous avez mon coup de coeur de l’année, rien de moins. À couper le souffle!
Comportement
Dès la mise en marche du moteur, on devine immédiatement la personnalité forte de la S4. Sous une robe relativement discrète, elle offre une expérience au volant d’une rare intensité. Le premier tour de clé laisse découvrir le ronronnement feutré du V8. On apprécie la facilité de conduite déconcertante. On dose aisément les accélérations et, contrairement à plusieurs pocket rocket, la S4 permet l’exploitation de toute la plage de puissance, sans jamais perdre motricité ni adhérence.Remarquable! Si la capacité d’adhérence se révèle absolument époustouflante, la suspension est ferme, mais les excellents sièges Recaro compensent ce surplus de fermeté. Le freinage se montre à la hauteur des performances du moteur. La version cabriolet a aussi fortement bénéficié d’une meilleure rigidité, même si cela a demandé 100 kg de matériel en plus pour compenser l’absence de toit. Dans tous les modèles, la sensation de pilotage est avantagée par la fermeté des réglages de suspension ainsi que par un amortissement qui mériterait d’être cité comme une référence en la matière. Ce sont des voitures qui ont du panache sur la route et le système quattro demeure sans égal pour sa motricité.
Conclusion
La S4 est sans conteste l’une des automobiles les plus efficaces dans toutes les conditions imaginables. C’est à ce jour la voiture qui, selon mes critères, s’approche le plus de la perfection. Il y a cependant deux raisons qui m’empêchent d’en faire l’achat : les 70 000 $ et la certitude de perdre mon permis de conduire dans les trois premiers mois au volant. En somme, des voitures bourrées de qualités auxquelles il manque un brin de fiabilité.
Forces
•Finition impeccable •Tenue de route irréprochable •Lignes classiques •Performances époustouflantes (S4)
Faiblesses
•Fiabilité perfectible •Moteur 1.8T paresseux à bas régime
Nouveautés en 2005
•Nouveau modèle pour le printemps 2005
2e opinion Michel Crépault
• Que manque-t-il à la famille A4 pour compléter son chapelet de qualités ? Ces automobiles ont le format idéal pour s’aventurer aussi bien sur les longues routes que dans les milieux urbains congestionnés. Leur traction quattro est conçue pour le Québec. L’éventail de moteurs offerts correspond à toutes les bourses et fournit des montées d’adrénaline diverses. L’intelligente berline, la pratique familiale et la jolie décapotable ont en commun des lignes tracées au scalpel mais enrobées de sensualité. L’ergonomie de l’habitacle à l’avant et la qualité des matériaux font pardonner l’exiguïté des places arrière. Franchement, il ne manque qu’une chose à ces germaniques pour qu’on les déclare parfaites : une fiabilité japonaise.