La rebelle apprivoisable
Daniel Rufiange
Introduite en 2006, l’A3 poursuit sa route sans coup férir cette année et constitue toujours la voiture d’entrée de gamme d’Audi. Mis à part son prix qui grimpe trop rapidement quand on décide de se prévaloir des ensembles d’options, on ne peut adresser beaucoup de reproches à cette voiture qui est bien construite, agréable à conduire et relativement économique à la pompe. Rivalisant dans une catégorie ou la concurrence est féroce, elle arrive à maturité. Est-elle devenue une incontournable ?
Carrosserie
Les récentes retouches à l’avant ont harmonisé l’allure de l’A3 avec les autres produits de la marque, et c’est tout à son avantage. Un simple regard vers les phares à iode nous fait réaliser que cette voiture a du caractère. À l’avant-centre, la controversée calandre, qu’Audi a audacieusement introduite, réussit à produire l’effet souhaité; non seulement reconnaît-on maintenant une Audi d’un simple coup d’œil, mais les voitures qui nous précèdent se tassent littéralement pour nous céder le passage.
Livrée en version à hayon seulement, l’A3 semble destinée au marché québécois qui, on le sait, est friand de ce type de voiture. Deux versions sont livrables : 2.0 TFSI, 2.0 TFSI Premium. Vous avez le choix entre la traction ou avec l’intégrale quattro, nettement plus intéressante mais aussi plus chère. Tristement, on ne peut jumeler une boîte de vitesses manuelle au dispositif quattro; seule la boîte S tronic distribue sa puissance aux quatre roues.
Habitacle
Pour un habitacle bien assemblé, il faut instinctivement penser Audi. L’A3 confirme cette règle. Bien entendu, on ne profite pas du raffinement et de l’exubérance d’un habitacle d’A8. Cependant, les matériaux sont de qualité, et la minutie accordée à l’assemblage, sans reproche. Quant à la présentation, elle est d’excellent goût. Sans dentelle, l’ensemble est fonctionnel. Un reproche néanmoins à l’ergonomie de la console centrale; les commandes au bas de la console ne sont pas toujours d’accès facile en raison de la position du levier de vitesses et du muret qui soutient latéralement notre jambe.
Il y a peu à redire sur les baquets puisqu’ils nous maintiennent bien en selle. Seule l’assise bénéficierait de plus de réglages afin que chacun puisse trouver sa vraie zone de confort. À l’arrière, l’accès est plus limité, tout comme l’espace et le dégagement pour tous les membres.
Mécanique
Audi nous sert du réchauffé, mais comme vous le savez tous, certains plats sont meilleurs ainsi. En version de base, on profite du superbe 4-cylindres de 2 litres turbo, un petit bijou qui figure au palmarès des meilleurs moteurs, selon le magazine automobile Ward’s. Ce moteur performe bien et a l’avantage d’être économique quand on ne sollicite pas trop le turbo; chose plutôt difficile au volant d’une A3. Le moteur V6 de 3,2 litres qui n’a jamais eu la cote auprès des amateurs sera remplacé par une version Diesel de deux litres et 140 chevaux, l’heure est à l’économie.
Comportement
Regroupez tous les superlatifs pour caractériser le plaisir de conduire; chacun d’eux s’applique au comportement routier de l’A3. Cette voiture procure une réelle joie derrière le volant. Qu’on mette la clef dans la serrure pour aller faire les emplettes ou pour arpenter une route sinueuse, on apprécie chaque seconde aux commandes. Bien entendu, l’intégrale quattro colle le véhicule au bitume et se montre rassurante; on s’imagine mal profiter de la conduite d’une Audi sans elle. Les performances sont au rendez-vous, peu importe le moteur qu’on choisi de boulonner à l’avant. La direction est précise et nous transmet bien l’information de la route : une belle symbiose.
Conclusion
Que manque-t-il donc à l’A3 pour devenir une incontournable ? Deux choses, à mon avis. D’abord, des options qui seront incluses dans le prix de base. Je pense ici à des éléments comme les commandes au volant et les sièges électriques, entre autres. Puis, l’incontournable fiabilité, trop souvent aléatoire du côté des allemandes. Ce jour-là, l’A3 sera… quasi incontournable.
Points forts
– Plaisir au volant
– Moteurs intéressants
– Aspect pratique
– Qualité de finition
Points faibles
– On envie toujours l’Europe et ses interminables choix de motorisations
– Fiabilité imprévisible
– Coût des ensembles d’options
– Espace un peu limité à l’arrière