L’ « Odyssey » d’un succès
Hugues Gonnot
Le secteur des utilitaires intermédiaires devient singulièrement encombré. Rien qu'au cours des 18 derniers mois, on a vu apparaître les Infiniti FX, Volvo XC90, Lexus RX 330 et Nissan Murano pour ne citer que ceux-là. Présenté en 2001, le MDX fait presque figure de vétéran dans le créneau. N'allez pourtant pas croire qu'il est dépassé.
Carrosserie
Tout d'abord, ses lignes vieillissent très bien. Le classique, ç’a du bon ! Les lignes acérées à l’avant et la calandre sont typiques d’Acura, tandis que les passages de roues musclés lui donnent de la personnalité sans tomber dans le côté ostentatoire de certains concurrents. De près, il fait massif et il est l’un des plus volumineux de la catégorie… Mais il ne faut surtout pas oublier qu’il peut embarquer sept passagers (à ce jeu, le TrailBlazer EXT mesure presque 50 centimètres de plus !).
Habitacle
Agréable et bien fini, on s’y sent vite à l’aise. D’office en configuration à sept places, la troisième rangée de sièges doit cependant être considérée comme une rangée d’appoint pour des enfants. Le confort est excellent même si les sièges arrière semblent un peu fermes. Trouver une bonne position de conduite ne pose aucun problème, et l’insonorisation est également à mettre du côté des forces. L’instrumentation est claire et lisible, mais l’écran central d’information fait un peu gadget. Aux États-Unis, il sert au système de navigation auquel nous n’avons pas droit au Canada. Autre détail, les commandes de climatisation, réparties sur deux niveaux de la planche de bord, ne sont pas ce qu’il y a de plus ergonomique. Par contre, la climatisation elle-même est très efficace. L’équipement est généreux (cuir, sièges chauffants, toit ouvrant électrique, chaîne audio Bose à huit haut-parleurs, changeur de 6 CD et commandes au volant, entre autres). Et le MDX vient sans options.
Mécanique
La mécanique, quant à elle, est parfaitement dans le coup. L'an dernier, avec l'arrivée du Honda Pilot et pour conserver la hiérarchie, le V6 de 3,5 litres avait gagné 20 chevaux, soit 260. Il se montre effectivement souple et puissant. Malgré ses deux tonnes, le MDX n'a absolument aucun problème à décoller. Par contre, sa consommation de carburant est sensiblement élevée : notre essai s'est soldé par un solide 18 L/100 km sans trop le forcer. La boîte de vitesses automatique à 5 rapports s'est montrée très agréable. Les passages se font en douceur, même en fortes accélérations, en ville comme sur la route. Mais, comme sur toute boîte douce, les rétrogradations forcées manquent un petit peu de rapidité. Une commande séquentielle serait appréciée pour encore mieux profiter du moteur. La direction est bien calibrée pour toutes les circonstances, et le système de freinage s’en sort bien, même s’il a fort à faire en raison du poids.
Comportement
Puisque le MDX est basé sur la plateforme de l'Odyssey, sa conduite ne fait pas trop camion. Pourtant, à notre grande surprise pour un produit Acura, les suspensions se sont montrées un peu trop souples, et le roulis en virage un poil trop prononcé. Le MDX reste pourtant très sain, surtout depuis l'année dernière avec l'ajout des systèmes VSA (assistance à la stabilité) et TCS (système d’antipatinage à l’accélération). En hors route, le système de transmission intégrale VTM-4 permet au MDX de bien se comporter sans pour autant le transformer en engin de franchissement.
Conclusion
Avec la polyvalence des quatre roues motrices et de l’habitacle à sept places, la finition Acura, l’équipement généreux et un prix situé sous la barre des 50 000 $, le MDX en donne beaucoup pour ce qu’on en demande. La concurrence a beau se moderniser à la vitesse grand V, le MDX ne perd pas de plumes.
Forces
Son ensemble mécanique Une configuration à sept places Son rapport prix/prestations Sa finition
Faiblesses
Des suspensions un peu trop souples La consommation de carburant
Benoit Charette 2e opinion
Avec la prolifération d’utilitaires qui continuent de déferler sur nos routes, le MDX n’a rien perdu de son charme. Il représente le parfait équilibre entre la puissance, la versatilité et le plaisir de conduire. Avec de l’espace pour sept personnes, il remplace à merveille tous ceux qui n’ont pas l’âme d’un conducteur de fourgonnette. Ses 260 chevaux font un travail exemplaire sans être trop exigeants pour le portefeuille et, en prime, vous avez un confort plus qu’appréciable. Il y a naturellement la question du prix qui freine les ardeurs. Mais si vous défoncez un peu votre budget, je vous conseillerais quand même de débourser les quelques milliers de dollars de plus pour le MDX, vous ne le regretterez pas; la qualité du véhicule justifie largement ce léger supplément.